• La vérité sur l’affaire Harry Quebert

    de Joël Dicker

    Editions De Fallois Poche (2014)

    La Quatrième de couverture

    À New York, au printemps 2008, lorsque l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois. Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.
    Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?

    Ce que j’en pense

    En voilà un roman qui a eu du retentissement… Grand Prix du roman de l’Académie française, Goncourt des lycéens… Je comprends. Et en même temps, je trouve que ça ne mérite pas une telle consécration.

    Le roman est effectivement, extrêmement efficace. Un vrai « page turner » comme on dit. Dicker maîtrise les ficelles du métier, c’est évident. Trop évident quand on finit par les repérer. La narration est parfaitement construite et on le voit. On finit par déceler les trucs. Et puis, on se lasse. Enfin, personnellement, je me suis ennuyée dans les 100 dernières pages.

    Une fois qu’on a compris et apprécié pendant un temps le fonctionnement de l’auteur, il arrive ce moment où l’on attend la fin du roman et elle tarde à venir avec une intrigue, bien ficelée, oui, mais qui se perd en circonvolutions non nécessaires. Il y a des redondances de plus en plus marquées. Le roman se répète. J’ai vraiment attendu la fin et les dernières révélations n’avaient plus vraiment de saveurs. Il faut aussi savoir s’arrêter, on dirait.

    Dire que ce paragraphe en demi-teinte devait traiter des points positifs. Il est de plus en plus évident que je ne suis pas une grande admiratrice de ce roman non ?

    Venons-en donc aux points qui m’ont foncièrement déplu dans cet ouvrage, et le premier d’entre eux : le ton. Souvent pédant, généralement condescendant, en particulier sur les deux premiers tiers, puis le personnage principal connaît quelques revers et c’est moins prégnant.

    Ce ton est peut-être lié au personnage principal justement et dans ce cas, cela se justifie par le texte et la démarche littéraire. J’espère pour Dicker que c’est bien cela, une démarche liée à son personnage et non le miroir d’une tournure d’esprit propre à l’auteur parce que cela n’en ferait pas un homme très estimable à mes yeux. Je verrai bien dans mes prochaines lectures de lui (quelque chose à me conseiller d’ailleurs ?) ce qu’il en est…

    Ce ton condescendant est très lié aux personnages que je trouve complètement fantasmés (les écrivains, Nola) ou, à l’inverse, caricaturés (la mère de Marcus, à en pleurer). C’en devient ridicule parfois. Est-ce fait exprès ? Pour créer des personnages très marqués ? Faut-il vraiment cela pour toucher à lecteur large et produire (c’est le terme adéquat) un best seller, comme il est question tout au long du roman ? Si oui, c’est triste. Mais alors, Dicker a raison de s’y tenir, si son objectif est de vendre des livres. Personnellement, j’ai encore la foi dans la possibilité de toucher les masses avec de la finesse.

    Ce questionnement sur la manière de créer un bon roman, dont la définition oscille continuellement entre « un roman qui vend » et « un roman qui… un bon roman quoi! », est ce qu’il y a de mieux je trouve dans ce livre. Il nourrit vraiment une réflexion à ce sujet et permet de rappeler quelques évidences sur le milieu de l’édition. Au final, la question qui en ressort n’est-elle pas : quel.le auteurice souhaite-on être ? Plus que le roman qu’on souhaite écrire.

    Enfin, avant de rendre l’antenne, il me faut revenir sur cette histoire d’ »amour » entre Nola et Quebert. Pour moi, si cela aurait pu en devenir, il ne s’agit aucunement d’amour. Du désir, de la fascination, de la passion, oui. Mais il manque des éléments de tendresse, de relation que l’on construit, de cette possibilté se transposer en l’autre, pour que leur histoire soit de l’Amour et ça m’énervait de voir cet mot posé là sans que ce soit fondamentalement remis en question (en dehors des attaques évidentes de l’Amérique pudibonde). J’avais l’impression de me retrouver dans un vieux fantasme de l’auteur, indice d’une pensée dépassée, obsolète. Appelons les choses ce qu’elles sont. Les deux protagonistes auraient avancé ensemble qu’on aurait pu parler d’amour. Hélas, la vie les a fauchés avant qu’ils en arrivent là.

    Bref

    Bavard et condescendant mais diablement efficace.

  • Rêveur zéro

    de Elisa Beiram

    Edité par L’Atalante (La dentelle du cygne) en 2020

    La Quatrième de Couverture :

    « Les deux têtes du Golden Gate émergent de leur nuage de brume, derrière la colline. Si seulement j’arrivais à rejoindre la ville, je serais en sécurité.
    N’y a-t-il rien à faire qu’à subir le courroux de ce grand marshmallow ?
    Mon bolide est éjecté hors de la scène. Il s’élève quelques instants, volette, volette, mais sa masse l’emporte sur les rêves et il est rappelé vers les flots, où se déversent les débordements rosâtres de la bête élastique. De plein fouet, je percute la surface. Le rideau tombe dans une gerbe d’éclaboussures, sous les applaudissements de la pluie mauve. »

    Dans un futur proche, une épidémie de rêves.
    Ils se matérialisent dans la réalité. Leurs manifestations peuvent être badines, terrifiantes, ou simplement ridicules. Mais les pires d’entre elles provoquent de réels dégâts. Face à leur multiplication, l’ensemble de la société est mise à l’épreuve.

    Ce que j’en pense :

    Sans sa couverture, je ne me serais sans doute jamais tournée vers ce roman. En tout cas, je ne l’aurais jamais acheté. Mes félicitations donc à l’équipe éditoriale, la couverture est superbe.

    C’est ensuite un challenge (Autours d’une saison – Hiver), organisé par @Waterlyly sur le forum du site Livraddict sur lequel je sévis depuis une petite dizaine d’années, qui m’a poussée à lire Rêveur zéro. La consigne était la suivante : lire « un roman dont la couverture vous a beaucoup plu ». C’était parfait. Grâce à cela, le livre ne s’est pas endormi dans ma Pile de livres A Lire (PAL) qui comprend un nombre indécent d’ouvrages.

    Voici pour les circonstances à l’origine de cette lecture.

    Mais maintenant, que vaut-il vraiment, ce roman ?

    Et bien, c’est à lire. Vraiment.

    Petit un : C’est un roman de SF au scénario original. En tout cas, personnellement, je n’en ai encore jamais lu un comme ça. N’hésitez pas à m’en conseiller si ce n’est pas votre cas.

    Petit deux : Il est extrêmement bien écrit. Le vocabulaire employé est riche. Il est également très bien construit. La narration avance régulièrement en 18 chapitres au schéma qui se répète (le rêve de la nuit suivi des évènements qui se déroulent dans la réalité pendant la journée). C’est carré. Ca avance d’un pas ferme et assuré. Sans faille.

    Petit trois : C’est un bon premier roman d’une autrice française. Ouais, ça compte.

    Ceci dit, j’ai un « mais ». On dit que ce qui vient avant un « mais » ne vaut rien. Ce n’est pas le cas ici ! Tout ce que j’ai dit précédemment compte et j’espère vous aura donné envie de découvrir ce roman.

    Il y a tout de même ce « mais ». C’est peut-être trop maîtrisé. Trop carré. Ça manquerait presque de faille, justement…

    Le livre traite d’une épidémie de rêves. Ces rêves s’invitent dans la narration même puisque chaque chapitre, comme je l’ai mentionné, débute par l’un d’eux. J’aurais dû être embarquée dans une ambiance onirique, évanescente. J’aurais dû être désorientée, perdue dans l’illusion du réel. J’aurais dû ressentir. Or ce n’a pas été le cas. Je suis longtemps restée hermétique (pendant les 150 premières pages environ). Je n’arrivais pas à pénétrer le propos. Puis, si j’ai apprécié, enfin, ce que l’autrice me racontait, je ne l’ai jamais ressenti. Il y avait un côté mécanique, froid. Ca manquait, oui, ça manquait de faille, de perte d’équilibre, de moment où j’aurais trébuché, titubé. C’est assez paradoxal pour un roman qui repose sur la confusion entre le rêve et la réalité.

    Dans tous les cas, je maintiens que c’est une chouette découverte. Elisa Beiram est une autrice que je serai très intéressée de lire dans un deuxième roman. Ou des nouvelles.

    Bref

    Imparfait (ou trop) mais intéressant et nouveau !

  • Bonjour d’an holl !

    Bienvenue dans le nid de l’Alouette. Donemat e neizh an Alhweder.

    Depuis longtemps me trotte en tête cette idée de blog pour partager mes impressions de lectures, ou autres. Rien de bien orignal, rien qu’on n’aurait pas déjà vu beaucoup trop souvent.

    Alors ? Pourquoi vous resteriez-là, avec moi? Quel est le petit plus ? Le pas de côté ? Qu’ai-je à vous apporter ?

    Je souhaite, j’espère, pouvoir nourrir cet espace en deux langues : le français et le breton. Alas eo diaes din komz ha skriviñ e brezhoneg. D’on ket on kat de ginig pennadoù dedennus ha skrivet mat er yezh-mañ.

    Klasket vo memes tra !

    Parce qu’il faut que j’arrête d’utiliser mes doutes comme excuses pour m’empêcher de créer, allons-y ! Essayons !

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