Rêveur zéro

de Elisa Beiram

Edité par L’Atalante (La dentelle du cygne) en 2020

La Quatrième de Couverture :

« Les deux têtes du Golden Gate émergent de leur nuage de brume, derrière la colline. Si seulement j’arrivais à rejoindre la ville, je serais en sécurité.
N’y a-t-il rien à faire qu’à subir le courroux de ce grand marshmallow ?
Mon bolide est éjecté hors de la scène. Il s’élève quelques instants, volette, volette, mais sa masse l’emporte sur les rêves et il est rappelé vers les flots, où se déversent les débordements rosâtres de la bête élastique. De plein fouet, je percute la surface. Le rideau tombe dans une gerbe d’éclaboussures, sous les applaudissements de la pluie mauve. »

Dans un futur proche, une épidémie de rêves.
Ils se matérialisent dans la réalité. Leurs manifestations peuvent être badines, terrifiantes, ou simplement ridicules. Mais les pires d’entre elles provoquent de réels dégâts. Face à leur multiplication, l’ensemble de la société est mise à l’épreuve.

Ce que j’en pense :

Sans sa couverture, je ne me serais sans doute jamais tournée vers ce roman. En tout cas, je ne l’aurais jamais acheté. Mes félicitations donc à l’équipe éditoriale, la couverture est superbe.

C’est ensuite un challenge (Autours d’une saison – Hiver), organisé par @Waterlyly sur le forum du site Livraddict sur lequel je sévis depuis une petite dizaine d’années, qui m’a poussée à lire Rêveur zéro. La consigne était la suivante : lire « un roman dont la couverture vous a beaucoup plu ». C’était parfait. Grâce à cela, le livre ne s’est pas endormi dans ma Pile de livres A Lire (PAL) qui comprend un nombre indécent d’ouvrages.

Voici pour les circonstances à l’origine de cette lecture.

Mais maintenant, que vaut-il vraiment, ce roman ?

Et bien, c’est à lire. Vraiment.

Petit un : C’est un roman de SF au scénario original. En tout cas, personnellement, je n’en ai encore jamais lu un comme ça. N’hésitez pas à m’en conseiller si ce n’est pas votre cas.

Petit deux : Il est extrêmement bien écrit. Le vocabulaire employé est riche. Il est également très bien construit. La narration avance régulièrement en 18 chapitres au schéma qui se répète (le rêve de la nuit suivi des évènements qui se déroulent dans la réalité pendant la journée). C’est carré. Ca avance d’un pas ferme et assuré. Sans faille.

Petit trois : C’est un bon premier roman d’une autrice française. Ouais, ça compte.

Ceci dit, j’ai un « mais ». On dit que ce qui vient avant un « mais » ne vaut rien. Ce n’est pas le cas ici ! Tout ce que j’ai dit précédemment compte et j’espère vous aura donné envie de découvrir ce roman.

Il y a tout de même ce « mais ». C’est peut-être trop maîtrisé. Trop carré. Ça manquerait presque de faille, justement…

Le livre traite d’une épidémie de rêves. Ces rêves s’invitent dans la narration même puisque chaque chapitre, comme je l’ai mentionné, débute par l’un d’eux. J’aurais dû être embarquée dans une ambiance onirique, évanescente. J’aurais dû être désorientée, perdue dans l’illusion du réel. J’aurais dû ressentir. Or ce n’a pas été le cas. Je suis longtemps restée hermétique (pendant les 150 premières pages environ). Je n’arrivais pas à pénétrer le propos. Puis, si j’ai apprécié, enfin, ce que l’autrice me racontait, je ne l’ai jamais ressenti. Il y avait un côté mécanique, froid. Ca manquait, oui, ça manquait de faille, de perte d’équilibre, de moment où j’aurais trébuché, titubé. C’est assez paradoxal pour un roman qui repose sur la confusion entre le rêve et la réalité.

Dans tous les cas, je maintiens que c’est une chouette découverte. Elisa Beiram est une autrice que je serai très intéressée de lire dans un deuxième roman. Ou des nouvelles.

Bref

Imparfait (ou trop) mais intéressant et nouveau !

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